Les gens me disaient que c'était impossible. Faire du bikepacking avec un enfant en bas âge? La folie. Maintenant, je me plais penser que j'ai une attitude positive, j'adore le camping, j'aime le vélo et j'aime passer du temps avec mon garçon, et je refuse qu'on me dise que quelque chose est impossible.
Maintenant, pour être transparent, je ne suis pas un irréductible du bikepacking, j'ai une barbe mais je n'ai jamais combattu un ours, je n'ai jamais bu mon propre pipi ou dormi dans un fossé humide. Je ne suis pas hardcore, je suis probablement plus comme toi, et maintenant, probablement comme toi aussi, je suis aussi un parent.
Notre petite aventure faisait partie de ces projets spontanés qui sortent de nulle part. Il était midi et le soleil frappait dans le jardin. Notre garçon de deux ans rebondissait, comme toujours, occupé à la tâche critique de supervision d'un réseau de trains en bois, tout en gardant un œil sur une troupe de nouveaux amis chenilles. Un coup d'œil fortuit vers le haut, et je pouvais apercevoir le sommet du Minch Moor derrière la maison, haut de 567m et baigné de soleil. Ne serait-il pas génial d'être là-haut en ce moment? Ce fil de pensées a démarré une conversation avec ma femme, et embrassant les esprits YOLO du week-end, nous avons rapidement assemblé un kit de base de bikepacking dans la remise. Le plan était simple: transportons-nous jusqu'au sommet, profitons d'un coucher et d'un lever de soleil et revenons à l'heure pour le café du matin. Comme il est de coutume en Écosse, nous avons choisi d'ignorer l'accumulation de nuages noirs à l'horizon et les mauvaises prévisions météorologiques écossaises.
En quelques minutes, la selle Kids Ride Shotgun a été installée sur le vélo, augmentant considérablement notre autonomie et notre potentiel de divertissement, et seuls les éléments essentiels étaient entassés dans notre remorque de rangement de vélo. L'expérience nous a montré qu'un bikepacking réussi consiste à ne transporter que l'essentiel, juste assez pour assurer la survie. Ceci étant dit, il était un peu alarmant de voir combien d'articles supplémentaires nous devions transporter pour le tout-petit. Après une rapide consultation avec le garçon, il a été confirmé que les livres d'histoires, les petites voitures et un énorme nounours étaient en effet très essentiels et ne pouvaient être laissés pour compte. Une heure plus tard, notre étrange convoi est sorti, trois heures avant le coucher du soleil, pour commencer l'ascension vers le sommet.
Ce n'était pas une montée facile, tractant une remorque chargée à ras bord, mais la monotonie de la grimpette a vite été rompue par le bavardage excité et les commentaires provenant du siège avant. Enfin, roulant sur le plateau du sommet, les cris d'excitation du garçon suggéraient que c'était un excellent plan. La tente a été montée avec «l'aide» du petit campeur, et le réchaud allumé. Ce soir-là, nous avons dîné dans la salle de bal du sommet, une rivale de n'importe quel restaurant étoilé Michelin, nous avons bu du vin bon marché et avons mangé le meilleur porc sauté et riz réhydraté que vous ayez jamais goûté. Alors que le soleil baissait, nous nous sommes assis et avons apprécié regarder notre enfant de deux ans lâché dans la nature. Pas de télévision, pas d'écrans, pas de téléphones, pas de distractions modernes, juste un grand espace ouvert pour courir librement et explorer. Comme prévu, les nuages sont arrivés juste à temps pour réduire la possibilité d'admirer un coucher de soleil, mais cela ne nous a pas dérangés, le regard d'excitation sur le visage de notre enfant alors qu'il explorait sa place dans la tente (qui s'est avérée être beaucoup plus grande que prévu) était une récompense suffisante.
Dire que c'était la meilleure nuit de sommeil que nous ayons jamais eue serait un mensonge, mais le garçon dormait comme une bûche, son profond sommeil ponctué seulement par le "parp-parp" involontaire occasionnel (ses mots) ou par un coup de poing paresseux sur mon visage. Le voyant endormi et blotti dans son sac de couchage, j'espérais que nous construisions des souvenirs qui resteraient avec lui, des souvenirs qui aideraient plus tard à construire des fondations de confiance en soi et en les autres, l'idée que tout est possible.
Nous nous sommes réveillés au son de la pluie martelant la tente, une belle agonie du confort d'être au chaud et au sec contrasté par la réalisation écrasante que nos chaussures étaient encore à l'extérieur. En ouvrant le rabat de la tente, tout espoir de voir des rayons de soleil danser à l'horizon a été anéanti alors que l'Écosse livrait ses trois spécialités, humidité, grisaille et froideur. Cependant, nous avions un allié de notre côté, la gravité, nous étions maintenant au sommet d'une très grande colline, avec un beau sentier qui descend vers notre porte. Nous avons emballé les affaires à la hâte, les sacs de rangement étaient remplis et nous étions prêts à partir. Sautant sur le siège Shotgun, le garçon était de bonne humeur, hurlant et rigolant alors que notre convoi progressait rapidement à travers les bermes et le flux de la descente de Plora Rig, les adultes alimentés par le désir d'un café brulant et lui dans l'espoir d'un lait chaud mousseux.
Donc, notre histoire insta-banger «coucher et lever du soleil» avait été un échec, mais nous avions également réussi. Nous avions essayé, nous avions bien ri et notre garçon avait gagné des souvenirs incroyables, et toutes les aventures ne doivent pas nécessairement se terminer par un succès. En tant que parents, avec les bons outils, il est possible de créer une histoire n'importe où. Toutes les aventures n'ont pas à être épiques. Voir notre garçon montrer le sommet de la montagne depuis le jardin, son Everest à lui, et dire "nous avons campé" me suffit. Les aventures peuvent être trouvées à votre porte, et avec une attitude positive, elles peuvent être beaucoup plus accessibles que vous ne le pensez.
Textes & Photos: Trev Worsey
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